Mauvaise rencontre (mission 2 de Lumy ^^)

par **Etoile du Matin** Mer 29 Aoû 2012 - 18:46

Mes moustaches frémirent, ma truffe remua légèrement. Je me tapis au sol en repérant la souris que j’espérais attraper. Concentrée sur ma proie, je ne remarque alors plus rien, rien ne compte à part ce que je vise. Mes yeux orangés ne papillonnent plus, mes oreilles ne bougent pas d'un poil. Avec la lenteur de la glace qui fond, je m'avance. Petit à petit. Sans me déconcentrer. Le seul événement qui pourrait me sortir de ma torpeur, c'est la fuite de la proie.
Et c'est ce qui arriva.

Les feuilles d'un buissons tout proches frémirent, et la proie s'enfuit. Furieuse, les crocs découverts, je fais volte-face pour voir ce qui osé me déranger. Mais mes babines retombent lentement, dans une sorte de grimace d'incrédulité. Ce n'est personne qui a fait fuir ma souris. C'est un espèce de truc blanc, étrange, qui volète non loin de là. Étonné, je me lance à sa poursuite, décidée à voir ce que c'est. Je file à travers les bois, sans réfléchir ou cette chose m’emmènera. Je me rend même pas compte que je traverse le chemin du Tonnerre. Grave erreur. Lorsque je commence à réfléchir enfin, je suis sur le pas de la porte d'un nid de Bipède. Non ! Je me prépare à fuir, mais un feulement retentit. Trop tard. Puis j'aperçois le truc blanc. Je ne réfléchis pas. Il faut que je mette tout ça au clair. D'un bond, je pénètre dans le nid. Je n'ai pas le temps de faire un pas de plus, lorsqu'une patte griffue barre mon champ de vision, et m'envoie bouler. Je me redresse aussitôt, prête au combat, ma fourrure grise argent ébouriffée. L'autre est une chatte tigrée, qui fait le gros dos d'un air menaçant. Une chatte domestique. Normal, remarque, là où je trouve... Elle crache et me dit d'un air narquois :

"Eh bien, tu a fait tout ce chemin pour un stupide mouchoir ?
- Un quoi ?
- Laisse tomber. Tu es sûrement trop bête pour comprendre."

Je n'y comprend plus rien. Je traverse la forêt pour voir ce que c'est qui a fait fuir ma souris, et là, je me retrouve dans un nid de Bipède, où une chatte m'attaque en me traitant d'idiote car j'ai soit-disant poursuivi un "mouchoir" ! Pourquoi est-ce idiot de poursuivre un mouchoir, s'il vient de vous faire rater votre approche d'une délicieuse proie ? Et comment cette inconnue sait-elle que j'ai fait un long chemin ? Je décide de commencer par cette question. Je réglerais son compte plus tard, car elle m'a dit que j'étais bête.

"Comment sais-tu que j'ai fait un long voyage ?

- Facile, répliqua l'intéressée, lorsqu'on a entendu parler de chats sauvages vivant dans la forêt. En te voyant, je tout de suite su que tu étais l'un d'eux, dit-elle en regardant ma fourrure négligée et ma maigreur assez considérable. Et je sait aussi que là où tu niches n'est pas la porte à côté, ajouta-t-elle avec un rire moqueur.

- Dis-donc, grondai-je, surveille un peut ton langage, sinon un jour tu vas avoir des ennuis. Tu ne crois pas ce qu'on dit sur les chats sauvages, en ville ?

- Pourquoi les croiraient-je ? Ce ne sont que des légendes. Tous les chats sont pareilles, après tout. Peut-être que les sauvages sont un peut plus rustiques que les autres, mais ils sont encore plus bêtes, si tu veux mon avis. "

C'en était trop. Je me jette sur elle en feulant : "tu va voir si on est bête !". Elle esquive, puis repart elle-même à m'attaque, mais je la repousse sans mal en lui faisant un croche-pattes. Soudain, des pas lourds résonnèrent non loin, et une voix de Bipède retentit. Argh, c'est mauvais pour moi, ça. Deux grosses pattes chassée d'étranges coques en une sorte de coton s'approchent de moi. Je me retrouve acculée dans un angle. Mon ennemie se faufile entre les pattes et me regarde d'un air supérieur parfaitement insupportable. Ce regard a pour effet de me stimuler. Je n'hésite plus. Au moment où le Bipède va pour me prendre dans ses bars, je me faufile rapidement entre ses pattes, le griffant au passage. Il hurle de douleur et de colère, tandis que je me sauve en courant. Les griffes de la chatte domestique m'éraflent l'arrière-train, mais je continue. Le Bipède ma poursuit avec sa chatte, il tente de ma lancer un objet étrange. J'ignore l'attaque, je sait que je suis plus rapide qu'eux deux : je m'élance dans les fourrées, mon corps souple parfaitement adapté pour courir dans les sous-bois, et je distance rapidement la femelle tigrée. Au bout d'une longue course, je m'écroule sur un tapis de mousse, hors d'haleine. Ouf !